Grandes manœuvres dans les mines du Congo

En attendant l’arrivée des géants miniers internationaux, les entreprises locales se mettent en ordre de bataille avec le soutien du trader Glencore. Nikanor, coté sur l’AIM à Londres et la société canadienne Katanga Mining ont annoncé le 6 novembre leur fusion dans un nouvel ensemble qui devrait peser 3,3 milliards de dollars. La nouvelle société qui prendra le nom de Katanga Mining sera dirigée par l’actuel directeur de Katanga, Arthur Ditto. Les actionnaires de Nikanor contrôleront 60% des actions de la nouvelle entité qui sera toujours cotée à Toronto. Elle aurait selon Nikanor le « soutient explicite » du ministre des Mines Martin Kabwelulu.

La fusion entre les deux mines adjacentes, KOV et Kamoto, contrôlées par les deux firmes va reconstituer le périmètre qui était exploité entre 1960 et 2000 par Gécamines la société cuprifère d’Etat. KOV avait été vendue à Georges Forrest, un vétéran belge des mines katangaise et Kamoto à un groupe d’investisseurs israéliens dont Dan Gertler et un magnat du diamant, Benny Steimetz.

Autre bénéficiaire de cette fusion, le trader Glencore qui avait déjà un contrat de 10 ans de commercialisation de la production de Katanga et qui est également un actionnaire de Nikanor. Cet accord de commercialisation devrait s’appliquer à la nouvelle entité dans laquelle il possèdera 12%. Plus audacieux que ses concurrents pour pénétrer dans les pays à risques, il a surement joué un rôle important dans la fusion, estime la presse sud-africaine.

Selon Arthur Ditto la fusion des deux mines pourrait amener des économies de 700 millions de dollars. Kamoto devrait entrer en production d’ici à la fin de l’année, alors que KOV, qui nécessite des travaux plus importants pour sa remise en action, ne devrait pas faire son retour avant 2009. D’ici à 2011 la production combinée des deux mines devrait atteindre 400 000 tonnes de cuivre, devenant ainsi le principal producteur de métal rouge d’Afrique. Avec 40 000 tonnes de cobalt il deviendra également la première source de métal bleu du monde.

Le 7 novembre, c’était au tour de Camec d’annoncer la formation d’un joint-venture avec son vieil ennemi, Dan Gertler. Camec et Prairie International, la société dans laquelle Gertler est majoritaire, détiendront conjointement le complexe cuprifère de Luita et développeront la mine de Mukondo Mountain ainsi qu’un certain nombre de concessions. La résolution du conflit devrait permettre à Mukondo Mountain de réaliser plus rapidement son objectif de production de 100 000 tonnes de cuivre et 12 000 tonnes de cobalt par an. La transaction est cependant soumise à l’approbation de l’entreprise d’Etat Gecamines qui est indirectement actionnaire de Mukondo.

La République Démocratique du Congo - en particulier la province du Katanga berceau d’Union Minière devenue depuis Umicore - détient 10% des réserves mondiales de cuivre. Cependant, le manque d’infrastructure, la corruption, la dictature de Mobutu suivie d’une guerre civile ont découragé les investissements nécessaires à l’exploitation de ces richesses.

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La région assure moins de 1% de la production mondiale. Elle détient également un tiers des ressources mondiales de cobalt. Aujourd’hui, alors que la situation politique est en voie de stabilisation, et avec un prix du cuivre qui évolue entre 7 et 8 000 dollars par tonne, les grands du secteur minier, Anglo American et Rio Tinto entre autres, envisagent des investissements massifs en RDC. La Chine, toujours à la recherche de matières premières, annonçait en septembre son intention d’investir 5 milliards en RDC, tant dans les gisements miniers que dans les infrastructures.

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