Diagnostic de l’environnement institutionnel des Organisations de la Société Civile (OSC)au Burkina Faso

Dans cette étude intitulée « Gouvernance des Organisations de la société civile au Burkina Faso », Pr Augustin LOADA se livre à un recensement des grandes catégories associatives et pose un diagnostic de leur environnement institutionnel. L’analyse fait ressortir des atouts, des potentialités et des contraintes des OSC au Burkina Faso. Au titre des atouts et potentialités, la richesse et la densité du tissu associatif burkinabè sont fort remarquables. L’étude relève que l’existence de plusieurs milliers d’associations, de groupements villageois et d’organisations non gouvernementales a permis d’engranger des résultats concrets dans le domaine du développement économique et social et en matière de gouvernance démocratique. Ce pluralisme apparaît comme une manifestation évidente de la liberté d’association, un gage solide pour l’indépendance, un facteur d’autonomisation de la société civile, une source de contre-pouvoir, et une garantie contre les éventuelles velléités totalitaires de l’Etat ou les dérives autoritaires du pouvoir politique.

Texte complet

Selon cette étude, les Organisations de la Société Civile au Burkina Faso peuvent être regroupées en diverses composantes à savoir : les Organisations Féminines, les Instituts de Recherche et de Formation, les Organisations Syndicales, les organisations religieuses. Elle répertorie également des Associations de Défense des Droits Humains et Mouvements à revendications spécifiques, la Presse Privée, les ONG et Associations, les Mouvements de Jeunesse, les Personnes dites Marginalisées. Cette liste est complétée par les Organisations Paysannes et les Organisations à Caractère Culturel et Artistique.

L’analyse fait ressortir des atouts, des potentialités et des contraintes des OSC au Burkina Faso. Au titre des atouts et potentialités, la richesse et la densité du tissu associatif burkinabè sont fort remarquables. L’étude relève que l’existence de plusieurs milliers d’associations, de groupements villageois et d’organisations non gouvernementales a permis d’engranger des résultats concrets dans le domaine du développement économique et social et en matière de gouvernance démocratique. Ce pluralisme apparaît comme une manifestation évidente de la liberté d’association, un gage solide pour l’indépendance, un facteur d’autonomisation de la société civile, une source de contre-pouvoir, et une garantie contre les éventuelles velléités totalitaires de l’Etat ou les dérives autoritaires du pouvoir politique. L’existence d’une constitution de facture libérale et le contexte démocratique, l’environnement juridique favorable, notamment la loi 10/92 et un code de l’information assez libéraux, le niveau d’éveil et de conscience des populations constituent des atouts majeurs de la société civile burkinabè. S’y ajoutent la relative stabilité et paix sociale, la disponibilité des bailleurs de fonds, le dynamisme des associations et organisations féminines, la réalisation d’actions concertées dans les Organisations de la société civile, le processus de décentralisation et la promotion des langues nationales et des radios communautaires de proximité. La prise de conscience par la société civile de sa capacité d’influer comme élément de contre- pouvoir, l’enthousiasme et l’engagement citoyen (bénévolat) et la forte proportion de jeunes dans la population constituent des potentialités majeures pour la société civile nationale.

Mais la société civile doit faire face à de nombreuses contraintes qui entravent son efficacité et son fonctionnement optimal. Ainsi, en est-il de l’imperfection de certains textes les régissant, de leur dysfonctionnement interne, de la faible participation citoyenne des membres à la vie de leur Organisations, du déficit de communication institutionnelle à l’insuffisance de ressources matérielles, financières et humaines.

Au plan interne, les OSC sont tenaillées par des luttes d’intérêt et des tentatives d’embrigadement et de caporalisation par les pouvoirs publics, ainsi que des trafics d’influence et de détournements divers. Les pesanteurs socioculturelles et l’ignorance des communautés de base doublées à la méconnaissance des textes et procédures de saisine de l’Assemblée et des pouvoirs publics figurent parmi les difficultés rencontrées par les OSC. Pour lever ces contraintes, l’étude propose de renforcer les capacités des organisations de la société civile en aidant leurs membres à remplir leurs fonctions de façon efficace, efficiente et durable.

Le développement des capacités s’appréhende ainsi aux niveaux du système ou de l’environnement, de l’organisation, et des individus.

Au niveau du système, les dimensions de la capacité comprennent notamment les politiques, la dimension normative et régulatrice, la dimension du management ou de l’imputabilité, la dimension ressources (humaines, financière, informationnelle), la dimension des processus ou des interactions entre entités.

L’étude suggère également l’élaboration inclusive d’une loi générale portant reconnaissance de la société civile, description des critères pertinents permettant de reconnaître les organisations de la société civile et définition des modes de relation, de concertation et de partenariat avec les pouvoirs publics, et d’encourager la société civile elle-même à instaurer une forme d’autorégulation en son sein.

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