Gouvernance de la société civile au Burkina Faso : L’ARGA engage les débats sur la légitimité et la crédibilité

L’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique (ARGA) a inscrit dans son Programme Régionale Triennal "la gouvernance de la société civile". Des Fora Multi-acteurs sont programmés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal.
L’ARGA-Burkina Faso a tenu sa 4ème séance du Forum multi-acteurs sur la gouvernance de la société civile les 26 et 27 juillet 2019 à Ouagadougou. Cette séance a enregistré une quarantaine de participants de profils socio-professionnels divers : des représentants de l’administration publique, de la presse, de partis politiques, des autorités coutumières et religieuse et naturellement de la société civile burkinabè. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Monsieur Siméon SAWADOGO, Ministre d’État, Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale qui a exhorté les participants à des débats constructifs permettant à la fois de jeter un regard critique sur leur action et leur fonctionnement et surtout d’identifier les acquis à consolider et les insuffisances à corriger.

Des débats du forum, le diagnostic relève que la société civile Burkina a réussi à s’imposer comme un partenaire incontournable de l’État, des collectivités territoriales et des partenaires techniques et financiers. En effet, il existe de nombreuses OSC et respectueuses de leurs textes, des lois, dotées de capacités de mobilisation et de gestion éthique des ressources, ayant des acquis et des réalisations visibles et impactant la vie des communautés avec :

Cependant, la grande majorité reste confrontée des dysfonctionnements de plusieurs ordres : patrimonialisation des organisations par les fondateurs ou les premiers responsables, une mauvaise gestion administrative et financière, une confusion des rôles, des violations des textes et des lois, une politisation ou une collusion avec les politiques, une méconnaissance et un non respect du Code de bonne conduite, etc. Les OSC sont devenues le refuge de sans emplois en quête de mieux êtres et des politiciens en quête de légitimité.

Face à ces constats de dysfonctionnements qui peuvent discréditer l’ensemble de la société civile, le Forum a fait une dizaine de propositions allant de l’amélioration de la gouvernance interne au renforcement de la légitimité et de la crédibilité des OSC en passant par leurs rapports avec l’administration, les collectivités locales, les partis politiques, etc. On peut citer entre autres autres : la rupture avec la patrimonialisation des OSC à travers l’amélioration des dispositifs de gouvernance interne, la tenues des instances statutaires et le renouvellement réguliers des dirigeants ; l’amélioration de l’environnement juridiques et institutionnels en instaurant les principes de déclaration de patrimoines pour les dirigeants des OSC, l’application des textes régissant la liberté d’association ; la reddition des comptes en permettant l’accès des informations sur les actions et fonctionnement des OSC par le public, etc.