Cohabitation entre communautés de pêcheurs ghanéennes et Neyo à Sassandra en Côte d’Ivoire

L’activité principale de notre association est la commercialisation du poisson à Sassandra. Dans cette ville, les pêcheurs professionnels, surtout ceux qui vont en mer sont à majorité de communauté étrangère, particulièrement ghanéenne. Face à cette communauté nous les Néyo (Ivoiriens) nous rencontrons énormément de difficultés dans le cadre de la commercialisation du poisson. Ces difficultés résultent de ce que la communauté ghanéenne à une visée mercantile et donne depuis fort longtemps, l’impression qu’elle recherche ses seuls intérêts. Ainsi: par exemple, quand le pécheur ghanéen a produit du poisson de la mer, c’ est en premier lieu, son épouse ou sa compagne qui le reçoit pour la vente. Sa première clientèle, ce sont ses sours ghanéennes " qu’il aide à se faire de l’argent " sur le marché du poisson.

Cette première étape permet aux acheteuses de première main de s’approvisionner en poisson à très bon marché. quelquefois, elles l’ont à cinq pièces pour 100 F CFA pendant que la Néyo l’acquiert à quatre pour l00 F CFA. Elle constitue, somme toute, une étape-tampon entre le producteur, son épouse et les marchandes Néyo qui, à leur tour, iront chercher des marchés dans les villages.

Sur le terrain des villages, ces mêmes ghanéennes sont présentes en tant que vendeuses de poisson. Là, elles font du dumping qui nous "coule". Elles peuvent vendre six poissons à 100 F quand la femme Néyo parle de quatre ou trois poissons pour le même prix.

Et la situation va s’aggravant. Non satisfaites des marchés locaux de Sassandra, c’est aujourd’hui, en quantité industrielle, qu’elles vendent hors de Sassandra des chargements de 30 à 50 tonnes. Le consommateur local commence à manquer de poisson même pour les besoins domestiques. particulièrement du mercredi au jeudi, chaque semaine. Ces jours précèdent le vendredi et le samedi; jours des marchés dans les villages.

L’acuité de ces difficultés nous laisse perplexe. Nous sommes aux abois et serions très reconnaissantes aux âmes oui seraient attentives à nos cris d’alarme qui sont, en réalité, nos suggestions. Quel est notre projet, à quels moyens aspirons-nous pour viser un développement global, voire institutionnalisé ? pourquoi pas ?

Notre objectif: être autonome à plusieurs niveaux, notamment avoir nos pécheurs - fournisseurs, nos équipements afin d’être compétitifs par rapport aux ghanéens voire meilleurs à eux.

Mais l’objectif va demeurer voux pieux si nous n’avons pas de moyens.

Nous voudrions espérer, avec l’ADEPA, que nos lendemains seront reluisants.

Notes

L’auteur, Paulette Gondo, est Secrétaire Générale de l’organisation professionnelle, "ANOUNOU" à Sassandra en Cote d’Ivoire. Cette association qui existe depuis 5 ans regroupe essentiellement des femmes.et ouvre dans la commercialisation du poisson.

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