Assurer la participation effective des jeunes filles déscolarisées à la vie familiale et sociale au Bénin

Analyse du projet de l’Association Béninoise pour la promotion de la famille destiné à la préparation à la vie familiale et active des jeunes filles déscolarisées du département du ZOU

En Afrique en général et au Bénin en particulier la scolarisation des jeunes filles n’est jamais considérée comme une priorité familiale ni même nationale. Le langage populaire dit que les filles sont destinées au foyer, au ménage et la reproduction. Ainsi sont-elles privées d’école ou bien très tôt déscolarisées, elles sont abandonnées à elles-mêmes. Elles deviennent des femmes sans être préalablement préparées à la vie familiale et communautaire. Pour corriger cette injustice, l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) a initié un projet destiné à la préparation et à la formation des jeunes filles à la vie active et familiale.

Créée en 1970, l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille, originellement appelée Centre National du Dahomey pour la Promotion de la Famille (CNDPF), s’est donnée pour mission fondamentale l’éducation de la population aux méthodes de planification familiale.

C’est au cours des visites à domicile pour des séances de sensibilisation que le personnel de la dite Association a fait l’amère constat que de nombreuses jeunes filles traînent à la maison sans aucune formation, sans aucune activité économique. Le phénomène a été l’objet de réflexion de la part de l’Antenne de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille du département du Zou qui a initié un projet d’éducation et de formation des jeunes filles déscolarisées.

Depuis 1995 le projet est devenu réalité. Il a donné lieu a un programme qui est actuellement hébergé par le Centre de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille à Abomey. Financé entièrement par l’Institut pour la Promotion Familiale le programme consiste à donner aux jeunes une formation pratique et théorique qui s’étend sur une durée de trois ans. Le volet pratique concerne outre les cours sur la sécurité sexuelle de la reproduction, des cours sur l’hygiène, l’enseignement ménagé : à savoir le tricotage, la couture, l’art culinaire etc. Ces cours sont dispensés par une animatrice du Centre. Le second volet plus théorique porte sur les cours d’alphabétisation dont les enseignements sont assurés par les agents de la direction départementale de l’alphabétisation. De nombreuses ONG apportent aussi leur appui technique au projet.

Les jeunes qui ont reçu cette formation estiment avoir retrouvé le chemin de la réinsertion sociale. Elles sont devenues des personnes ressources pour l’Antenne de l’ABPF pour les activités de sensibilisation qu’elle mènent dans le département et ailleurs. La première promotion des jeunes filles du Centre a même crée des sketches sur cassette vidéo qui sert de matériel de sensibilisation pour toute l’Association.

Seulement souligne un responsable avisé de l’ABPF » les finances de l’association s’amenuisent et l’encadrement matériel des jeunes filles pose problème_Il y a insuffisance de fourneaux, machines à coudre et à tricoter. Mais force est de reconnaître que l’expérience est positive. Elle doit être soutenue car de par l’éducation et la formation reçues, ces jeunes filles sont préparées à mener à terme une vie harmonieuses.. « .

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