La coopération Bilatérale pour le développement rural

Le rôle du Ministère des affaires étrangères français dans l'appui et le renforcement des organisations paysannes

La France apporte depuis la fin de la colonisation en Afrique, sa contribution à l'élaboration des politiques agricoles nationales des pays avec lesquels elle entretient des relations de coopération bilatérale. Depuis près de 10 ans cependant, sa politique en la matière a évolué et ne se focalise plus uniquement sur les actions visant l'appui aux divers processus de production, mais fait appel aux acteurs en ce sens qu'elle encourage les acteurs à mieux maîtriser les partenaires et les contingences y afférentes(les réalités locales, les priorités et les moyens d'action envisageables. Les motivations qui guident les pas de cette coopération axée dans le rural visent la compréhension de la problématique de développement dans la mesure où elles intègrent des rôles et fonctions (des divers acteurs impliqués) et ainsi que des interactions qui naissent à la faveur des contacts entre les parties engagées dans le cadre d'une coopération. Dans le cas d'espèce, les partenaires impliqués dans le domaine de l'appui aux organisations paysannes, on retrouve le Ministère des affaires étrangères français, le Cirad-Tera ( le Centre de coopération pour la recherche agronomique pour le développement - Terroirs et environnement pour la recherche agronomique), les Ong ou bureaux d'étude qui oeuvrent dans les différents pays et enfin les organisations paysannes elles-mêmes.

Les régions du globe concernées par l'action du Ministère des affaires étrangères français sont:

L'Afrique qui, aux dires de M.Gilles Martin, constitue la zone de solidarité prioritaire. Ensuite viennent l'Asie du sud-est (Vietnam, Laos, Cambodge), les Caraïbes (Haïti, Cuba, Dominique), l'Europe de l'Est (Roumanie, Pologne et Albanie dans le domaine de financement de projets agricoles et économiques), enfin l'Amérique du sud où des actions très ponctuelles sont déployées.

Au sein du Ministère des affaires étrangères Français, la phase conceptuelle et opérationnelle de la coopération bilatérale d'appui aux organisations paysannes est confiée à la direction de la coopération technique et à la sous direction des politiques agricoles et de la Sécurité alimentaire. Les objectifs qui sont poursuivis ici s'étalent sur le long terme : - la lutte contre la pauvreté et les inégalités, - la contribution à l'amélioration de la compétitivité des produits agricoles( ce qui implique le renforcement du positionnement et des capacités de négociations des organisations paysannes), et dans le court terme, la coopération vise essentiellement : -le renforcement du rôle des acteurs en vue de contribuer de façon objective et pertinente à l'élaboration des politiques agricoles nationales, -l'acquisition (de la part des organisations paysannes ) des aptitudes leur permettant de mieux développer les filières agricoles afin d'être armés dans la défense des intérêts lors d'un cycle de négociations; et enfin permettre aux organisations paysannes par le moyen de modules de formation adéquats de participer de façon efficace à la recherche des solutions et alternatives renforçant la sécurité alimentaire. Quand on saisit le renforcement et l'appui des politiques agricoles au niveau des structures étatiques, il s'agit de leur (aux autorités administratives ) apporter un appui (formations, appui pour analyse des diverses filières ) afin de permettre une bonne compréhension des rôles dans les organisations paysannes et du bénéfice qu'elles auraient à travailler en étroite collaboration avec elles. Et enfin il s'agit de créer un cadre de concertation entre les différents acteurs tant au niveau national qu'au niveau local (dynamique de déconcentration des administrations ) pour que les deux acteurs puissent ensemble cerner les vrais problèmes de la paysannerie dans les divers territoires et y apporter les solutions adéquates. D'autre part, le Ministère des Affaires étrangères initie aussi des actions transversales qui visent dans ce cas précis la coopération avec des initiatives privées comme L'UPAFA

( Université paysanne africaine ), élaborée par le Réseau APM (Agriculture paysanne et Modernisation) et qui vise la formation des représentants des organisations paysannes.

Commentaires

Selon M.Gilles Martin, les résultats relatifs à cette démarche du Ministère français des affaires étrangères, sont très difficilement mesurables en terme quantitatif, dans lq mesure où c'est un processus qui s'étale sur le long terme et concerne le renforcement des capacités des organisations paysannes et des structures étatiques, la mise en place d'un climat de confiance qui découlerait des actions entreprises en amont et enfin d'améliorer la situation économique des pays bénéficiaires des programmes de coopération .

Sur le plan qualitatif par contre M.Gilles martin note la mise en place de structures paysannes organisées paysannes permettant aux paysans de disposer d'espace de dialogue entre eux d'abord et ensuite avec les autres interlocuteurs que sont : le marché national et international, les structures étatiques, les consommateurs, les ONG et les bailleurs de fonds.

Même si en fin de compte, il déplore encore le manque de confiance et de cohérence entre les bailleurs de fonds et les organisations paysannes pour la mise en des divers projets visant le développement rural.

Notes

Interview réalisée lors de la Rencontre Mondiale Paysanne -Yaoundé 6 au 11 mai 2002 au Cameroun

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