Anges de Dieu et esprits territoriaux : une religion africaine à l’épreuve de la transnationalisation

Cet article porte sur les mobilisations identitaires qui accompagnent la transnationalisation d’une Église chrétienne d’origine africaine : l’Église du christianisme céleste. L’implantation initiale de cette Église, à cheval entre le Bénin francophone où son fondateur est né d’un père et d’une mère de citoyenneté dahoméenne mais d’origine Yoruba, et le Nigeria anglophone où l’Église est aujourd’hui très représentée à tel point que le prophète fondateur y a finalement immigré, a facilité son expansion dans les autres pays d’Afrique et dans la diaspora chrétienne africaine d’Europe. Mais cette dualité originelle, cette identité construite sur la frontière, a aussi engendré à la mort du Prophète une lutte de succession entre prétendants au fauteuil de Pasteur, chef suprême de l’Église, sur laquelle se greffent des enjeux identitaires ethnonationaux, non seulement dans le foyer originel entre « Béninois » et « Nigérian », mais aussi dans chacun des pays d’immigration de la religion entre pro-béninois et pro-nigérian, entre culture francophone et culture anglophone. La transnationalisation s’accompagne ainsi d’une politique active de reterritorialisation visant le contrôle des paroisses mais aussi des lieux saints et des centres de pèlerinage.

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