By Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce
Ce Document conjoint de la Banque mondiale,du Groupe de recherche sur le développement, Commerce et intégration internationale (DECTI), et du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (FANDC)publié en septembre 2011 sous la direction de John S. Wilson, économiste principal, Groupe de la recherche sur le développement est un condensé d’interrogations sur la manière dont le changement climatique pourrait influencer les risques sanitaires et phytosanitaires.
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
1. Le changement climatique est l’un des changements mondiaux qui contribuent à aggraver les
risques existants ou à en créer de nouveaux dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, de
la santé animale et de la préservation des végétaux. Bien que l’étude des effets du changement
climatique sur la sécurité sanitaire des aliments, la santé animale et la préservation des végétaux soit
relativement nouvelle et qu’il subsiste des lacunes d’informations et de données, les éléments dont on
dispose indiquent que ces effets sont réels et qu’ils risquent de s’aggraver. Certains pays ont
commencé à examiner en quoi le changement climatique influera sur les risques sanitaires et
phytosanitaires (SPS). Mais il faudra beaucoup plus d’efforts pour sensibiliser les responsables de
haut niveau et faire en sorte que les politiques agricoles et commerciales, ainsi que celles relatives à la
sécurité sanitaire des aliments, à la santé animale et à la préservation des végétaux, s’y attaquent
comme il convient.
2. Le changement climatique rend plus nécessaire une réglementation efficace de l’interface
entre commerce et risques SPS. Cela est particulièrement important compte tenu de l’accroissement
de la population mondiale et du déplacement des zones agroclimatiques, qui devraient créer de
nouvelles régions en déficit alimentaire. Le commerce jouera un rôle primordial pour maintenir
l’accès à l’alimentation dans le cadre des réponses apportées au changement climatique. Mais un
commerce mal réglementé pourrait contribuer à diffuser les risques SPS à de nouvelles régions. Dans
ce contexte, il sera essentiel de faire en sorte queles futures mesures SPS facilitent le commerce
agroalimentaire mondial, tout en réduisant au minimum les risques SPS. Le cadre réglementaire
international actuel, notamment l’Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires
(Accord SPS), est suffisamment flexible pour faire face aux problèmes SPS nouveaux et émergents
causés par le changement climatique. Mais il est probable que le changement climatique aggravera
les difficultés que de nombreux pays en développement éprouvent pour se conformer aux normes
internationales.
3. Les problèmes causés par le changement climatique sont accrus dans de nombreux pays par
l’insuffisance des systèmes SPS. Les pays en développement ayant une faible capacité SPS risquent
de devenir un « terreau » pour les risques SPS émergents liés à la hausse des températures et aux
phénomènes météorologiques extrêmes. Il est donc justifié de déployer des efforts supplémentaires
pour renforcer les capacités SPS comme approche pratique en vue de réduire la vulnérabilité des pays
en développement au changement climatique. À cette fin, il faudra chercher à renforcer les
institutions et les cadres réglementaires SPS nationaux, ainsi que les capacités fondamentales de suivi
et de surveillance, d’inspection et de diagnostic, d’analyse des risques, de préparation aux situations
d’urgence et d’intervention. Il faudra également uneapproche systémique afin de réduire au minimum
les contraintes inhérentes au fait de cibler isolément des domaines d’intervention particuliers, ainsi que
des ressources additionnelles pour le renforcement des capacités SPS, y compris dans le cadre des
futurs programmes d’adaptation au changement climatique. Outre le renforcement de la sécurité
sanitaire des aliments et l’amélioration de la lutte contre les maladies et les ravageurs, ces efforts
contribueront à accroître la production agricole et à améliorer la sécurité alimentaire.
4. La présence accrue de ravageurs et de maladies due au changement climatique intensifie les
exigences d’amélioration des capacités de gestion SPS aux niveaux national, régional et mondial. Il
sera important à cet égard d’améliorer la collaboration entre les institutions compétentes à l’intérieur
des pays et entre eux. Dans certains cas, il sera peut-être préférable de mettre en place des systèmes
SPS régionaux efficaces, par exemple pour la détection etle contrôle, plutôt que de répartir trop
parcimonieusement les ressources au niveau national avec des résultats non optimaux.
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5. Il convient également de poursuivre les travaux etles recherches afin d’accroître la résilience
des systèmes agricoles au changement climatique et de mieux comprendre les incidences SPS d’un
climat en évolution, de façon à pouvoir hiérarchiser les risques et rendre les prévisions plus fiables.
Cela inclut un dialogue plus intensif au sein des lacommunauté scientifique et entre les professionnels
de la politique commerciale sur la manière de traiter les questions liées au changement climatique
dans l’évaluation des risques.
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