Espace Djemu 08/ Genèse de la crise au Nord: quelle sortie de crise au Mali ?

Depuis son indépendance en 1960, le Mali est confronté dans ses régions Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) à des rebellions armées à répétition qui ont fini par devenir une cause d’insécurité récurrente et d’instabilité pour le pays tout en entier. A la différence de la rébellion de 1963, qui a été férocement combattue par les armes, celles de 1989 et de 2006 ont été conclues par le dialogue politique dont les supports ont été le Pacte National (1992) et les Accords d’Alger (2006). Le 17 janvier dernier, la résurgence de la rébellion au Nord du pays, a atteint un paroxysme inquiétant avec la prise des trois régions du Nord par les groupes armés (MNLA, AQMI, Ançar dine, etc.). Cette occupation des régions Nord du pays est intervient à la suite du coup d’Etat militaire survenu le 22 Mars dernier. Ce coup d’Etat en lui même induit une interruption brutale à notre processus de démocratisation entamé depuis Mars 1991.

Pourtant, tous les observateurs avisés aurait dû voir venir vu l’atmosphère délétère en place depuis quelques mois. En effet, ce coup d’état a mis un coup d’arrêt non seulement à la préparation des échéances électorales de renouvellement de l’exécutif et du parlement, mais il nous installe dans une précarité socio- économique.

La phase de transition politique enclenchée avec l’investiture du président de l’Assemblée Nationale le 12 Avril dernier, laisse apparaitre toutefois des interrogations :

• L’accord cadre de la solution de la CEDEAO (appuyée par la communauté internationale) a préconisé le retour à l’ordre constitutionnel, ce jeudi 12 avril, le nouveau président par intérim du Mali a été officiellement installé dans ses fonctions ;

• Ce dernier selon la constitution a les pouvoirs très faibles, donc gérer les affaires courantes et organiser les élections au plus tard dans les 40 jours. Est-ce- possible?

• Les regroupements au nombre de quatre (4): le FDR; le MP22, les deux centristes. Chaque regroupement reste sur sa position ;

• La place des religieux qui, on le sait joue une carte médiane dont tout le contour n’est pas cerné (vont-ils revendiquer une participation au processus de transition ? cela est-il souhaitable ?

• Le CNRDE quant à elle reste sur sa position et continue à poser des actes malgré le rétablissement de la constitution (si la constitution du 25 février est en vigueur, il n’a aucune légitimité pour poser des actes) ;

• L’analyse de la situation actuelle du Mali, nous permet d’entrevoir un contexte de tension entre acteurs sur fonds de crise politique, territoriale et sécuritaire, socio-économique, etc.

Mais au-delà d’une approche simpliste et superficielle de la question, il nous semble opportun de poser le débat sur la crise actuelle au Mali à travers une analyse objective. Car la crise actuelle au Mali, est une crise de société, qui induit la responsabilité collective des acteurs que ce soit politiques, religieux, socio- professionnels, ou des citoyens tout court.

Ainsi donc au lieu de limiter le débat sur les éléments de constats, nous élargirons les questions aux défis et aux propositions pour une sortie de crise.

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